Pour liquider ses droits à la retraite plus tôt que prévu, un sexagénaire a décidé de changer de genre. La démarche, bien que controversée, a été accepté par l'Etat Suisse, craignant d'être jugé transphobe. Ce que l'on sait.

Est-il possible de changer de sexe simplement pour profiter de partir à la retraite plus tôt ? La démarche peut paraître à la fois cocasse et abusive, et pourtant, un sexagénaire suisse s’y est risqué. Un habitant de Lucerne a en effet effectué les démarches nécessaires pour modifier son aux yeux de la loi. Il a profité d’un allègement de procédures afin de devenir une femme légalement. Cela lui permet ainsi de liquider ses droits une année plus tôt, a rapporté fin janvier le Luzerner Zeitung. L’homme a donc payé 75 francs suisses (environ 70 euros) pour changer de sexe auprès de l’Etat-civil et donc bénéficier de l’AVS (assurance-vieillesse et survivants, versement de retraite de base) à 64 ans en tant que femme, au lieu de 65 ans pour les hommes.

Retraite et changement de sexe : des abus fréquents

"Il a suffi d’une visite dans un bureau d’état-civil compétent et d’un entretien de 10 minutes au cours duquel l’identité, la capacité de discernement et le domicile sont vérifiés" pour que l’affaire soit réglée, détaille le quotidien suisse. La démarche est certes totalement légale, mais les abus semblent fréquents depuis le début de l’année 2022.

Par peur d’être jugée transphobe, la justice suisse ne s’y oppose pas. Pourtant, le pays a tenté de limiter les démarches abusives, en donnant par exemple aux officiers le droit de refuser les demandes pouvant être "manifestement abusive lorsque la personne reconnait déposer une déclaration par plaisanterie, dans un but frauduleux ou de toute autre manière non sincère", rapporte de son côté 20 minutes. Les pouvoirs sont donc limités.