Le Tour de France 2021 connaît quelques complications dans son organisation. Les élus EELV se sont opposés à ce que Rennes accueille le départ de la compétition. D'autres communes risquent-elles alors de ne pas pouvoir réceptionner une étape de la course ?
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Le Tour de France 2021 pourra-t-il avoir lieu ? C'est une question qui peut germer dans la tête de nombreux adeptes de cyclisme tant l'organisation de cette édition semble difficile à mettre en place. Les élus EELV ( Europe Écologie Les Verts) de Rennes ont refusé que la ville accueille le départ de la Grande Boucle du 26 juin au 18 juillet 2021, rappelle Le Parisien.

Initialement, c'est Copenhague, la capitale du Danemark, qui avait ce rôle. "C'est une course qui a eu son temps, mais qui peine à se renouveler", a déclaré Valérie Faucheux, coprésidente du groupe des élus écologistes de Rennes en guise de justification. De plus, les partenaires "verts" de la maire socialiste, Nathalie Appéré, estiment que le Tour de France gère très mal ses déchets.

Une lutte contre "l'argent roi", le "sponsoring", le "business télé" et le "dopage"

Des propos également appuyés par l'élu écologiste Jean-Marie Goater qui, lui, dénonce un "impact écologique désastreux". Il appelle d'ailleurs à ce que ce sport se rapproche davantage du vélo en s'éloignant "de l'argent roi, du sponsoring, du business télé ou du dopage". Les Verts ne s'arrêtent pas uniquement aux paroles, mais veulent des actes.

À Landerneau par exemple, ils souhaitent "stopper les survols d'hélicoptères, mettre fin aux distributions d'objets promotionnels en plastique, aux promotions de sucreries et boissons néfastes à la santé". Bien évidemment, cette prise de position n'est pas partagée par tout le monde, à commencer par les coureurs et les organisateurs.

"Que ces élus réfléchissent avant d'ouvrir leur gueule !"

"Cela m'énerve d'entendre de telles conneries des écologistes […] Que ces élus réfléchissent avant d'ouvrir leur gueule !", s'est emporté Bernard Hinault, quintuple vainqueur de l'épreuve. Le directeur du Tour, Christian Prudhomme, a, quant à lui, été beaucoup plus mesuré dans son discours. Il a fait preuve d'un "self-control" très diplomatique.

"Nous avons des élus écologistes qui nous écrivent et nous appellent pour avoir le Tour de France. Le Tour va là où les gens souhaitent qu'il aille", a soutenu le directeur de la société organisatrice ASO (Amaury Sport Organisation). C'est d'autant plus vrai que Brest n'a pas laissé passer sa chance pour accueillir le départ de la compétition. Le maire socialiste de la ville, François Cuillandre, a d'ailleurs souligné qu'il n'avait pas besoin de l'aval des élus écologistes pour diriger la commune, contrairement à sa collègue rennaise.

 Une vingtaine de véhicules officiels roulera en hybride

"La mairie de Rennes n'a pas refusé l'étape par principe mais elle a demandé aux organisateurs d'améliorer leur impact écologique. Et ils ont refusé", a précisé Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d'EELV. Malgré cette levée de bouclier, l'influence des Verts se fait déjà ressentir. Pour la première fois de l'histoire du Tour, la vingtaine de véhicules officiels roulera en hybride, indique Le Parisien.

Il faut ajouter à cela la diminution drastique du nombre de voitures et de personnes présentes, en raison du Covid-19 (110 automobiles au lieu de 180 et 3 500 indidvidus au lieu de 5 000). Toutefois, ce mouvement contestataire n'annonce en rien la fin du Tour de France. L'année dernière déjà, Grenoble avait refusé de recevoir l'étape alors que le maillot jaune avait été enfilé dans cette ville pour la première fois.