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Lundi soir lors du dîner du Crif, François Hollande a provoqué un début de polémique en employant l'expression « Français de souche ». Ce n'est pourtant pas la première fois qu'un membre de l'exécutif reprend une expression employée par l''extrême droite.

L’intervention de François Hollande lundi au dîner du Crif a laissé place à un certain malaise. Le président a en effet parlé de "Français de souche, comme on dit" pour qualifier les auteurs de la profanation du cimetière juif de Sarre-Union la semaine dernière. Une expression jusqu’ici employée uniquement par l’extrême droite et qui fait même écho à Fdesouche, un blog d’actualité de langue française d’inspiration identitaire et classé d’extrême droite, note 20 Minutes. Aussi, plusieurs voix se sont rapidement élevées dans la classe politique pour dénoncer cette expression sortie de la bouche du président de la République, socialiste qui plus est.

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Invité sur le plateau deBFM TV ce mardi matin, Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l’Assemblée nationale a tenté de rattraper le coup en soulignant que François Hollande avait "utilisé des guillemets" pour employer cette expression. Il a par ailleurs expliqué que le président avait justement fait le choix de ces termes pour les dénoncer. "C’est une expression que je n’utilise jamas", a-t-il par ailleurs assuré.

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François Hollande n’est pas le seul membre de la majorité à avoir récemment repris une expression attribuée à l’extrême droite de l’échiquier politique. Au début du mois, le Premier ministre avait lui aussi décidé d’en reprendre une pour mieux la dénoncer. "Il faut en même temps poser tous les problèmes : combattre le terrorisme, mobiliser la société autour de la laïcité, combattre l’antisémitisme (…), il faut désormais une rupture", avait-il estimé au micro de RTL.

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Un choix là encore surprenant. Arrivée au début des années 2000 en France, cette expression a pendant longtemps été uniquement utilisée par les milieux conservateurs français et l’extrême droite. "Avec cette expression, le Premier ministre a cherché à ouvrier un débat, comme avec l’expression apartheid", avait alors commenté Jean-Yves Camus, chercheur associé à l’Iris, spécialiste des nationalismes et extrémismes en Europe, dans les colonnes du Point.