Selon une enquête de l'Ifop, 28% des électeurs pourraient ne pas se rendre aux urnes le 15 mars. Une situation qui fait craindre une forte abstention. Quelle force politique pourrait en ressortir gagnante ?

La campagne pour les élections municipales est décidément bien compliquée. Après avoir été éclipsée par les manifestations contre la réforme des retraites, elle doit désormais faire face à une épidémie de coronavirus, qui la fait passer une nouvelle fois au second plan. Selon un sondage Ifop, rapporté par BFMTV, 28% des électeurs envisagent de ne pas aller voter à cause des risques de transmission du virus. 16% des électeurs sont même "certains" de ne pas se rendre jusqu’à l’isoloir. Si les autorités ont pris toutes les mesures possibles pour rassurer la population, certains préfèrent ne pas prendre le risque. Plusieurs facteurs prédisent une forte abstention à ce scrutin, auxquels s’ajoute le coronavirus.

"La droite classique devrait être la moins impactée"

Quel impact le coronavirus pourrait-il donc avoir sur le scrutin ? Déjà, en 2014, les élections municipales avaient enregistré un record d’abstention sur le territoire, mais il pourrait donc être encore plus important cette année. Comme l’explique François Kraus, directeur du pôle politique et actualité de l’Ifop, auprès de BFMTV, ceux qui prévoient de ne pas aller voter sont surtout "des urbains, des jeunes et des personnes les plus exposées aux informations alternatives sur les réseaux sociaux." 

Paradoxalement, les personnes les moins effrayées par le risque de contamination le jour du scrutin sont les personnes âgées, alors qu’il s’agit de la catégorie la plus à risque. D’après ce sondage de l’Ifop, elles sont seulement 11% à être certaines de ne pas se rendre aux urnes, soit cinq points de moins que la moyenne nationale. "Elles votent plutôt à droite ou au centre, donc c’est la droite modérée, la droite classique, qui devrait être la moins impactée par l’abstention liée au coronavirus, même si elle le sera un peu". Au contraire, 19% des 18-24 ans envisagent de ne pas faire le déplacement et 25% des 25-34 ans sont également certains de ne pas aller voter. Pour François Kraus, ce sont plutôt "les extrêmes" qui pourraient être le plus impactés par cette crainte de l’épidémie jusque dans l’isoloir. "Des gens qui sont aussi, déjà, pas forcément représentés par l’offre électorale dans les élections municipales", conclut-il auprès de BFMTV.