Compteur Linky : cette "atteinte à la vie privée" dénoncée par certains usagersAFP
Nouvelle action en justice contre Enedis. 2 000 plaignants réclament le "droit de refus" du boîtier vert et réfutent la surtaxe prévue en cas de refus. Détails.

Les anti-Linky n’ont pas dit leur dernier mot. De nombreux opposant au compteur intelligent déployé par Enedis ont réclamé ce lundi 7 mars le "droit au refus" de ce boîtier vert, devant le tribunal de Mâcon (Saône-et-Loire). Selon eux, le compteur Linky est nocif, et son refus ne devrait en aucun cas engendrer une surtaxe.

Compteur Linky : "C'est une atteinte à la vie privée"

"Avant d'être un compteur, Linky est un capteur dont le but est de reconstituer les faits et gestes de l'usager. C'est donc une atteinte à la vie privée", a jugé Sandrine Larizza, membre du collectif "InfoLinky5G" du sud-ouest lyonnais. Elle fait partie des 2 000 plaignants en Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes qui intentent une action contre Enedis, la filiale d’EDF. D’après Édouard Rafin, leur avocat, ils sont "environ 7 000 plaignants sur l'ensemble de la France", rapporte Capital.

Si, en novembre 2020, la Cour d'appel de Bordeaux avait déjà reconnu le "droit au refus" de Linky, cela l’était uniquement pour les usagers disposant d’un compteur au sein de leur domicile. Or, les anti-Linky veulent que cette décision soit aussi reconnue pour les consommateurs ayant un compteur à l'extérieur de chez eux. "Cette affaire pose un sujet de liberté fondamentale", a plaidé Me Rafin. Il a aussi fustigé la Commission de régulation de l'énergie (CRE, supervisant le déploiement) qui s'est dit "favorable" à l'imposition d'une surtaxe de 8,30 euros tous les deux mois pour les usagers refusant Linky et qui n'auraient pas donné leurs index de consommation depuis un an. Et ce, dès 2025.

De son côté, Gilles Le Chatelier, l'avocat d'Enedis, a précisé qu’Enedis avait "obligation" de déployer les compteurs Linky dans "100%" des foyers "à l'horizon 2024". Si tel n’est pas le cas, le distributeur risque une sanction de "50 euros par compteur". Il a également assuré que le compteur Linky ne récoltait que des "données globales" de consommation et "non individualisées".