Aix-en-Provence : une femme de 85 ans retrouvée morte dans une benne à orduresIllustrationIstock
Une octogénaire a été admise vendredi 23 février à l'hôpital d'Aix-en-Provence. Deux jours plus tard, elle a été retrouvée morte dans une benne à ordures du sous-sol de l'établissement.
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Le vendredi 23 février dernier, une femme octogénaire de 85 ans, atteinte de la maladie à corps de Lewy, a été admise à l'hôpital d'Aix-en-Provence. Elle a été retrouvée morte deux jours plus tard dans un conteneur à ordures du sous-sol de l'établissement. Des questions ont alors émergé quant aux circonstances de cette disparition et à son décès.

La maladie de Lewy

Selon La Provence, qui a révélé l’information, Joëlle (son nom de famille n'est pas précisé) était une femme de 85 ans qui souffrait d’une maladie dégénérative neurologique, plus spécifiquement la maladie dite à corps de Lewy. Le quotidien évoque des symptômes d’Alzheimer, de Parkinson et des hallucinations auditives. 

Elle vivait seule et aurait plusieurs fois tenté de s'enfuir. Elle était par ailleurs suivie en centre psychiatrique. Ce vendredi 23 février, ses médecins habituels estimaint ne rien pouvoir faire pour l’octogénaire, en pleine crise d’hallucinations. Sa fille, Claudine, avait alors décidé de l'amener aux urgences. 

Le déroulement des événements

La fille de la victime témoigne auprès du Parisien : "après avoir insisté à plusieurs reprises pour être avec elle, ils ont refusé et ils m’ont dit de rentrer chez moi ". Peu de temps après, l'hôpital a contacté Claudine pour l'informer de la disparition de sa mère. Des efforts de recherche infructueux ont suivi, avec des difficultés telles que l'indisponibilité des vidéos de surveillance et l'absence de codes d'accès. Cependant, selon le quotidien La Provence, les images des caméras de vidéosurveillance, finalement visionnées, permettraient de voir la vieille dame entrer d’elle-même dans le conteneur, au sous-sol de l’hôpital, vers 20 h 45 vendredi soir. 

Avec ses enfants, la fille de Joëlle commence à fouiller dans l’hôpital, autour, dans la ville… En vain. Elles croisent une patrouille de gendarmerie qui ne peut lui venir en aide faute d'information. Elle prend alors la décision de se rendre au commissariat pour signaler une disparition inquiétante. " J’avais très peur, et on se sentait seules ", glisse Julia, 22 ans, l’aînée de la fratrie auprès de nos confrères et consoeurs. Les rondes effectuées par des agents hospitaliers ne donnent rien non plus.

La découverte de Joëlle

Le dimanche 25 février, après des heures de recherche, Claudine, sa belle-sœur, son cousin pompier et l’épouse de ce dernier se rendent au sous-sol de l’hôpital dans lequel, ils s'étaient déjà rendus auparavant. Ils se sont arrêté devant un grand conteneur à ordures.

Un gros message "danger" est inscrit dessus, mais ils n’y avaient pas vraiment prêté attention. Cette fois, ils décident de l’ouvrir. Et découvrent alors Joëlle, "habillée, recroquevillée sur elle-même comme si elle avait eu froid et sans que l’on voit sa tête", décrit Caroline, 41 ans, la femme du cousin pompier pour Le Parisien.

Les conditions de décès

Le corps de Joëlle est transféré à l’institut médico-légal. L'autopsie a révélé que la victime serait décédée d'une pneumopathie. Des examens complémentaires sont en cours pour confirmer ces conclusions. "Je suis en colère contre l’hôpital, et contre moi, car je l’ai laissée seule. Soit, ils l’attachent sur un lit, soit ils la surveillent !" tonne Claudine. Une enquête a donc été ouverte pour déterminer la responsabilité de l'hôpital dans cette histoire tragique...

Une enquête en cours

La famille, profondément bouleversée, exprime sa colère envers l'hôpital, soulignant un manque de surveillance et d'assistance. Le centre hospitalier, quant à lui, qualifie l'événement de "dramatique" et indique qu'il est en contact régulier avec la famille. 

L’enquête a permis de déterminer (...) qu’elle avait pénétré seule dans un container vide de l’établissement ", a précisé le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon. Il n’a pas spécifié à quoi servait ce conteneur situé dans un sous-sol.

Le magistrat, selon qui l’autopsie du corps de cette femme de 85 ans n’a montré "aucune trace de coups, de violences ou de choc quelconque et attribue son décès à une pneumopathie". "Des examens ont été prescrits par le parquet pour affiner ces premières conclusions ", a-t-il détaillé.