Impôts : allez-vous y gagner en 2020 ?IllustrationIstock
C'est l'année de tous les cadeaux. En 2020, le gouvernement s'est engagé à de fortes réductions d'impôts, qui ne profiteront cependant pas à tous les Français. Démarches, conditions d'accès… Le point sur ce qu'il faut savoir pour bénéficier des baisses.
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Baisses d’impôts en 2020 : qui sera concerné ?

"Le cap est maintenu, la baisse d’impôts est historique", s’est déjà réjouit Gérald Darmanin, qui porte ce projet né en réponse à la colère des "gilets jaunes". "Nous avons reçu 5 sur 5 le message d’exaspération fiscale que les Français nous ont adressé", reconnaissait pour sa part le Premier ministre, en juin 2019, rappelle Le Parisien. L’exécutif s’était alors engagé à mener une coûteuse réforme, visant à minorer l’imposition de certains contribuables. Montant total de l’opération ? 5 milliards d’euros.

Au total, la quasi-intégralité des 17 millions de ménages imposables devraient être concernés par la baisse d’impôts, a fait savoir Bercy. Ce qui ne signifie pas que l’ensemble de la population française puisse y prétendre : 20,3 millions de ménages ne paient pas d’impôt sur le revenu et ne pourront donc pas profiter d’une baisse d’impôts de cet ordre. Tout précaires qu’ils puissent être, ils n’ont pas le profil que le gouvernement entend aider, résume le quotidien régional pour qui l’objectif "a toujours été clair" : "permettre à ceux qui travaillent de mettre du beurre dans les épinards".

Ce qui exclut aussi une autre catégorie de la population : les Françaises et les Français appartenant aux dernières tranches du barème de l’impôt sur le revenu (41% et 45%) ne sont pas éligibles. "Pas question", écrit Le Parisien, de "booster le pouvoir d’achat des plus riches". 

Non, les concernés sont moins fortunés : les contribuables qui appartiennent aux premiers plafonds du barème, et ce jusqu’à 30% d’imposition, pourront bénéficier du coup de pouce fiscal souhaité par Emmanuel Macron.

Pour rappel, comme l’indique le site du service public, le barème en vigueur est le suivant :

  • Jusqu’à 9 964 euros annuels : non imposables
  • De 9 965 euros à 27 519 euros annuels : première tranche d’imposition à 14% (ramenée à 11% dans le cadre de la réforme)
  • De 27 520 euros à 73 779 euros annuels : deuxième tranche d’imposition à 30%
  • De 73 780 euros à 156 244 euros annuels : troisième tranche d'imposition à 41%
  • A partir de 156 245 euros annuels : quatrième tranche à 45%

Baisse d’impôts en 2020 : combien allez-vous gagner ?

C’est à compter du 1er janvier 2020 que les Françaises et les Français commenceront à ressentir les effets concrets de cette baisse d’impôt sur leur portefeuille. En moyenne, explique Le Parisien, les gains peuvent grimper jusqu’à 304 euros par an et par part. 12 millions de contribuables devraient cependant profiter d’une ristourne plus importante, à hauteur de 350 euros annuels, par part.

Il s’agit, évidemment, des contribuables les plus démunis : celles et ceux qui gagnent entre 9 965 et 25 405 euros à l’année devraient bénéficier des plus forte baisses d’impôts. Leur tranche passe d’ailleurs de 14% à 11%, souligne le titre de presse. 

Les autres, dont les revenus annuels s’établissent entre 27 520 et 73 779 euros, seront moins bien lotis. La minoration de leur impôt ne leur fera gagner "que" 126 euros par part et par an. 

Les uns comme les autres ne bénéficieront pas de leur réduction au même moment : pour les retraités, elle est reflétée dès le début du mois, sur le bulletin de pension. Pour les salariés, c’est l’inverse : elle apparaît à la fin du mois, sur la fiche de paie. Dans tous les cas, il n’y a aucune démarche à entreprendre pour en profiter.

Baisse d’impôts en 2020 : un calcul politique absolument pas désintéressé ?

"Jusqu’à présent, nous avons la désagréable impression que nos réformes en faveur du pouvoir d’achat sont passées complètement inaperçues", se désole un "proche d’Edouard Philippe" dans les colonnes du quotidien régional. Il cite plusieurs mesures déjà menées par l’exécutif, ou en cours d’exécution : "La suppression de la taxe d’habitation pour 80% des Français, mise en place en trois ans, ou encore l’abandon des cotisations chômage et maladie, entrée en vigueur en début de quinquennat, n’ont pas vraiment été identifiés".

C’est là tout l’enjeu pour le gouvernement, explique Le Parisien. Il faut que ce nouveau cadeau soit "remarqué" par les Françaises et les Français. Et le journal de reprendre divers exemples qui n’imprimerait pas dans l’opinion selon lui… Au premiers rangs desquels : l’IFI ou la l’allègement de la fiscalité sur le capital (flatax).