De retour devant les caméras du service public, François Fillon a accordé une longue interview à France 2. A quelques semaines de son procès, il est notamment revenu sur sa relation avec Nicolas Sarkozy. Le détail.

"J’ai sûrement commis des erreurs. Mais il y a une chose que je ne peux pas supporter, c’est que l’on pense que je suis malhonnête, que j’ai cherché à tricher ou à tromper les Français", affirmait François Fillon aux micros de Léa Salamé et Thomas Sotto, le jeudi 30 janvier 2020. Venu "défendre l’honneur" de sa famille sur le plateau de Vous avez la parole, il a égrené le chapelet de ses regrets et des reproches qui lui semblent légitimes. C’est à ce moment là, à quelques semaines seulement de son procès, qu’il est revenu sur sa relation avec l’ancien chef de l’Etat qu’il a épaulé cinq ans durant, le temps d’une mandature.

"Qui imagine de Gaulle mis en examen ?", lançait-il tout de go, à l’occasion d’un meeting tenu pendant la primaire de la droite et du centre. A l’époque, il ciblait évidemment son rival Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, explique Le Point, la phrase lui est revenue "comme un boomerang". Et François Fillon de reconnaître : "bien sûr, je la regrette". "J’ai quasiment toujours évité d’attaquer des personnes et, là, dans la force du meeting, j’ai dérogé à cette règle", a-t-il déploré.

Les erreurs que regrette François Fillon

"J’ai fait l’erreur de provoquer Nicolas Sarkozy avec cette phrase", déclarait encore l’ancien chef du gouvernement, candidat malheureux à la présidentielle de 2017. Et, à en croire la teneur de l’entretien accordé aux journalistes de France 2, c’est loin d’être sa seule faute.

"J’ai fait l’erreur d’accepter des costumes que je n’aurais jamais dû accepter. J’ai sûrement fait des erreurs dans la conduite de ma défense durant la campagne", a-t-il poursuivi, non sans réfuter les accusations qui pèsent sur lui. Il sera jugé du 24 février au 11 mars 2020 pour "complicité et recel d’abus de bien sociaux" mais aussi "emploi fictifs".

"Je vais pour la première fois, devant des juges impartiaux, pouvoir me défendre", a-t-il tenu à souligner.