"Comme dans une grande prison" : un Français rescapé raconte l'enfer de GazaImago/ABACAabacapress
34 ressortissants français ont atterri à Paris dimanche 5 novembre, après près d'un moins à lutter pour leur vie sous les bombes à Gaza. L'un deux a raconté l'enfer dans le territoire palestinien.
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Sur une carte, à peine se démarque-t-elle : mince langue de terre qui se déroule 360 km sur les rives de la Méditerranée, Gaza est pourtant un des territoires les plus densément peuplé au monde. Plus de 2 millions d'habitants se bousculent dans ses territoires déchiquetés. 6 000 habitants au km2, accablés par la guerre et les bombes. Le 7 octobre, date de l'opération meurtrière "Déluge Al-Aqsa" lancée par le Hamas en Israel, la situation s'est encore dégradée pour les Gazaouis. En réponse, Tsahal a enclenché un siège hermétique du territoire palestinien, où deux tiers de la population dépendaient déjà des aides humanitaires, et autant vivaient sous le seuil de pauvreté. Depuis, le conflit avale les jours, éventre les maisons, dévore les hommes. Tsahal affirme avoir coupé le territoire en deux. "L’encerclement d'aujourd'hui de la ville de Gaza est une étape très importante dans la pression exercée pour démanteler le Hamas", a ainsi déclaré Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne.

Fusées éclairantes, explosions, frappes aériennes... Côté palestinien, le Hamas fait état de près de 10 022 morts dans les bombardements israéliens sur Gaza, en majorité des civils. La population privée de vivre, de soins et d'électricité est appelée par Tel Aviv à se déplacer vers le Sud, où le poste aux frontières de Rafah, vers l'Egypte, s'est finalement ouvert la semaine passée pour laisser passer quelques centaines de blessés, des binationaux et des étrangers bloqués depuis près d'un mois sur le territoire en guerre. Parmi les 350 étrangers extraits vendredi 3 novembre, 34 étaient des Français, ils ont atteri dimanche 5 novembre à l'aéroport d'Orly, à Paris. Certains journalistes ont reccueilli leurs témoignages glaçants sur la situation à Gaza.

Comme "une grande prison"

"J'ai été bloqué pour sortir de Gaza", a expliqué l'un des ressortissants au micro de BFMTV. "Gaza, c'est fermé. Et c'est très compliqué. Il n'y a pas de nourriture, pas d'eau, d'électricité, de réseaux de connexion de portable", a raconté l'homme. "Tout le monde est bloqué et les gens vivent difficilement, comme dans une grande prison". "On a besoin de la paix", supplie-t-il. Il a remercié les équipes du "consulat français à Jérusalem" et la représentation française en Égypte. Les étrangers font également l'objet d'un bras de fer : sous couvert d'anonymat, une source au sein du gouvernement du Hamas a indiqué à l'AFP qu'"aucun étranger ne partira (de la bande de Gaza, via le passage de Rafah, NDLR) tant que les blessés seront bloqués". 

Les communications coupées

Alors que l'armée israélienne a intensifié les bombardements sur le nord du territoire, les appels à l'aide des habitants qui cherchent leurs proches dans les décombres se perdent dans le néan, les lignes téléphoniques et internet dans la bande de gaza ayant été coupées dimanche soir, pour la troisième fois depuis le début de la guerre. De nombreuses familles de personnes en passe d'être évacuées sont encore en attente de nouvelles de leurs proches, qui pourraient se trouver en Egypte, ou encore sous les bombes dans le territoire meurtri.